Un carnet est posé sur une grosse pierre à côté d'un feu de camp en train de s'éteindre, il n'y a pas d'autre bruit que celui du vent qui agite les branches, un cheval aussi sombre que la nuit paisse tranquillement non loin du feu, sa selle est encore posée au sol, le rouge dont elle est ornée rivalise avec la couleur du sang.
Une bourrasque ouvre soudain le carnet, les feuilles tournent d'elles même jusqu'à s'arrêter sur deux pages qui semblent avoir été parcourues de nombreuses fois tant le papier est abîmé, une plume d'un vert profond orne l'une d'entre elle accompagnée de quelques mots griffonnés rapidement dans la marge.

J'ai fait mon choix, bien qu'il soit difficile à tenir, je me dois pourtant de suivre ma décision et de poursuivre ma route seule bien que leur absence soit pesante.

Le vent, à défaut de mains baladeuses, badine tranquillement avec le journal, ballotant les pages d'un côté puis de l'autre, offrant aux yeux curieux l'histoire simple de la vie d'une famille troublée par la présence de l'anneau. Au travers de la danse de papier, l'on peut facilement reconstituer le passé de celle qui l'a écrit.
Son nom, Yualë, lui avait été offert car elle était née au moment du coucher du soleil, le crépuscule. La nuit était l'apanage de la famille de sa mère, alors que son père, lui, était un elfe musicien chantant la lumière. Durant un temps, leur couple s'était installé avec la jeune fille au cœur de la forêt noire mais la guerre et les affrontements constants les avaient poussés à partir.
La mère de Yualë avait alors repris ses activités nocturnes, délestant les personnes les plus riches de quelques pièces lorsqu'elle n'effectuait pas quelques missions pour le compte de nobliaux avides de revanche. Son père n'était pas en reste, il amenait sa fille dans les tavernes où il jouait de nombreux airs elfiques rappelant la splendeur de la forêt noire et la beauté du monde.

Et le temps avait passé, les années offrant de longues boucles grise à sa mère et une longévité réduite à son père tandis que la jeune fille devenait jour après jour plus femme. Et puis, elle avait su pour le choix, la voie qu'elle voulait suivre, mais elle l'avait refusé à de nombreuses reprises, ne pouvant choisir et ne trouvant aucun aspect de la vie de cambrioleur ou de ménestrel attrayant.
Un jour, alors que leurs voyages les avaient conduit après d'une taverne quelconque, des humains avaient mal supporté la bière naine et s'étaient retournés contre le tenancier, devenant agressifs. L'un d'entre eux, qui n'avait visiblement pas bu une choppe, avait tenté de les calmer pour finir par les éloigner d'un seul grand coup de bouclier. Fascinée, Yualë avait insisté auprès de son père pour rencontrer l'homme. Celui-ci voyageait avec ses compagnons et leur groupe tentait d'aider les villageois contre de petites rémunérations. Elle demanda à voir son bouclier et à la fin de la journée elle apprenait avec lui les premières passes qu'un gardien novice se voyait enseigné.
Comprenant que leur fille avait peut-être trouvé la voie qui lui convenait, ils l'emmenèrent auprès des personnes qui leur semblaient les plus aptes à devenir son maître et ils arrivèrent à Fondcombe. Le choix se fit là, auprès de la rivière sous les arbres perdant leurs feuilles cuivrées.

J'ai fait mon choix, bien qu'il soit difficile à tenir, je me dois pourtant de suivre ma décision et de poursuivre ma route seule bien que leur absence soit pesante.

Ces mots marquaient visiblement ce jour et elle devait y revenir souvent. Les pages suivantes racontaient la vie auprès des elfes puis son départ, seule, sa rencontre avec Arlienon, son voyage auprès des marcheurs du Clair de Lune et enfin des feuillets vierges.

..~*~..

Ma main se pose sur le carnet et le referme doucement puis je m'assois sur la pierre et ramène une mèche de mes cheveux blond derrière mes longues oreilles avant de sourire.

Je suis contente de vous rencontrer, je vous ai cherché un moment mais je n'ai pas réussit à retrouver votre trace, vous êtes plutôt difficiles à débusquer !

En repensant au lapin que je viens de prendre au piège pour notre repas, je ne peux m'empêcher de rire avant de chercher votre regard.

Mais vous êtes là maintenant, finalement, c'est plutôt vous qui m'avez trouvée, tout comme Coriolan un jour que j'étais perdue au fin fond des Mines de la Moria.

En levant les yeux, je constate que le ciel s'assombrit.

Le crépuscule annonçait votre venue et affermie ma décision, je souhaite vous rejoindre, être membre de votre petite confrérie et me rendre utile à vos côtés.

Le carnet posé sur mes genoux attire mon regard, je me retiens de caresser sa couverture. Je souris d'un air entendu.

Je crois qu'une présentation est inutile, à moins que vous n'ayez des questions, j'y répondrai avec plaisir.

..~*~..

[HRP] Je m'excuse d'avance pour les nombreuses fautes qui doivent joncher cette petite présentation, je connais Camellya depuis quelques temps et j'ai eu la chance de pouvoir côtoyer Teil, notamment lors d'un festin de soupe de tortue (copieux le festin, nécessitant pour sa préparation de tourner en rond autour de maman tortue, sans s'arrêter pendant au minimum 30mn pour un temps de cuisson optimal).
En dehors du jeu, j'ai 29 ans et je suis étudiante en psychologie, en pleine période d'examens ce qui explique que vous ne me verrez que de façon ponctuelle en ce moment si vous voulez bien de moi. Aux dernières nouvelles je suis en effet de sexe féminin, tout du moins dans la vie de tous les jours, je ne vérifie pas tout le temps, mais je ne pense pas trop me tromper.
Pas grand chose d'intéressant à raconter en dehors de ça, mais tout comme Yualë, je suis toute prête à répondre à vos questions.[/HRP]

Assise en face de l’Elfe, une jeune femme en tenue de voyage noire et terre de sienne entretient le feu qu’elle a allumé. Elle retire sa capuche, dévoilant son visage à la lueur des flammes. Camellya passe sa main dans ses cheveux et sourit.

« Ma chère, vous êtes telle qu’il vous a décrite. Cette lueur dans vos yeux ne trompe pas. Nul doute que votre détermination égale votre courage. Nous avons besoin de compagnons tels que vous. »

Elle se masse distraitement le poignet droit, la lune révèle l’éclat discret d’un diamant à sa main gauche.

« Voici une lettre de recommandations. »

Elle lui tend une enveloppe cachetée.

« Elle vous permettra de rencontrer vos futurs confrères. Ce sont de valeureux combattants et d’excellents amis, parfois un peu bougons et bourrus, mais avec un cœur immense. Certains d’entre eux portent le bouclier, comme vous. Bien sûr, nous vous testerons lors d’un défi à votre mesure, mais je n’ai visiblement aucun souci à me faire à votre sujet. »

C’est vraiment une très belle nuit qui s’annonce.

Des bruits de pas se firent entendre. Le l'ombre sortit une silhouette grande et agile, le visage masqué. L'inconnu retira son casque, et s'avançant vers le feu, ce dernier lui éclaira le visage ; Aeronth l'Elfe prit alors la parole, sa voix calme et pleine de conviction.

« Suilad, gardienne. »

« La volonté et l'application dont vous faites preuve dans ce que vous réalisez fait plaisir à voir. Je serais heureux de vous compter dans nos rangs ; bien que le sentiment de Dame Camellya ne laisse que peu de doutes quant à votre entrée dans la confrérie. »

« J'espère vous revoir bientôt. Que les étoiles vous guident en cette belle nuit. »

Et en remettant son casque il se fondit dans l'obscurité.

(HRP : Quelle jolie présentation ! C'est un plaisir à lire.
J'aurais juste une petite remarque à ajouter : Malta a Miril est une confrérie petite par sa taille, mais, d'après mes tristes observations concernant certaines de ses homologues, grande par sa valeur. Être un minimum sélectif dans ses relations (et donc dans ses membres) est un choix. Je suppose que cela n'avait rien de péjoratif dans ta prose, mais je tenais à préciser ça.
Ah oui, sinon, le "bougons et bourrus" c'est moi. Les autres sont adorables, de vrais anges.)

Mes yeux se posent tour à tour sur l'elfe et la jeune femme, attendant patiemment la présentation de chacun d'entre eux, prenant ensuite la lettre des mains de Camellya, je souris avant de la glisser dans mon carnet, auprès de la plume.

Il semblerait que votre ami ait un fort besoin de se dégourdir les jambes ! J'espère avoir plus tard l'occasion de parler à chacun de mes futurs confrères sans que la nuit ne les engloutisse avant que je n'ai pu prononcer un mot !

Puis je souris gentiment à Camellya, cherchant dans cette femme ce qui pouvait pousser Coriolan a un tel respect, ma curiosité attendrait, le lapin que j'avais déposé en rentrant dans le cercle de lumière avait besoin d'être préparé. Je me lève tranquillement et vais le chercher ainsi qu'une branche droite afin de le faire cuire à la broche.

Ce soir je vous invite pour mon repas, Arlienon ne devrait pas tarder à arriver, il est encore fourré je ne sais où dans les buissons, je préfère ne pas savoir ce qu'il y fait.

Je ris doucement en pensant à la tête de mon compagnon de route lorsqu'il reviendra et nous trouvera toutes deux près d'un bon feu.

..~*~..

[HRP] Aeronth, je tiens à te rassurer, j'ai toujours préféré les petites confréries aux grandes et j'ai longtemps moi-même eu à m'occuper d'un petit clan (dans un autre univers que LOTRO), la force d'une petite communauté est de pouvoir avoir la possibilité de connaitre les autres et d'avoir des éléments de "qualité", il ne sert à rien d'être dans une confrérie de 150 personnes, à moins que l'on apprécie d'être un anonyme parmi des inconnus, ce qui n'est pas du tout mon optique de jeu.
En ce sens, cela n'était que positif dans ma prose, tel que je vois les choses, une confrérie, un clan, une alliance, etc.. Peu importe le nom qu'on lui donne et peu importe le jeu, doit rester une petite compagnie de personnes s'appréciant et apprenant à ce connaitre ce qui est impossible dans une grande confrérie.
Je te rassure donc, c'est au travers de ce que j'ai flairé et de ma volonté à partager cette expérience de jeu avec des partenaires que je pourrais apprendre à connaitre que je souhaite m'impliquer dans une confrérie telle que Malta a Miril et non avec apriori négatif concernant sa taille (après tout, la taille n'est pas importante, c'est la façon dont on s'en sert qui compte !).[/HRP]

Camellya rit de la perplexité de la gardienne.

« Ne prêtez pas attention à messire Aeronth. Il aime à surgir de l’ombre et surprendre. Bien qu’il ne cesse de répéter qu’il est une sentinelle solitaire, il n’hésite pas à mettre sa vie en jeu pour nous protéger et pour relever des défis fous. Il sait être sage et avisé. »

Elle tend un sac d’herbes à l’Elfe.

« Tenez, pour le lapin. »

"Mais pourquoi est-ce qu'elle m’envoie toujours chercher du bois... ce n'est pourtant pas moi le bucheron de notre duo... Enfin... je devrais être habitué à force."

C'était toujours ainsi, depuis que Yualë et moi arpentions ensemble le monde, j'étais toujours celui qui allais chercher suffisamment de bois pour notre repas et la nuit. Et à chaque fois je finissais par râler tout seul dans mon coin tout en ramassant le bois. Alors oui elle m'avait un jour expliqué que soit disant la lumière de mes runes étaient plus pratiques qu'une torche qui risquerait de s'éteindre.
Non, définitivement non, cela n'était pas un argument valable pour moi, mes runes ne sont pas faites pour ça.

"Non mais je vous jure, mes runes... des torches... je lui demande pas de se servir de son bouclier comme d'une luge l'hiver, moi !"

Je m’apprêtais à retourner vers notre campement mais j'entendis soudain un craquement de branche dans mon dos, j'étais déjà suffisamment énervé comme ça, je n'avais pas besoin d'être dérangé par une quelconque créature affamée.
Je fis alors volte-face en lâchant le bois, mes runes déjà imprégnées de magie et prêt à lancer mes magies mais...

"QUOI ?!!! Un lapin ! Mais comment un lapin peu faire autant de bruit... et en plus maintenant je dois ramasser tout le bois ! Tu méritais bien de finir dans mon estomac, mais une chance pour toi, on ne chasse jamais plus que ce qu'on a besoin."

Je repris donc le chemin du campement avec suffisamment de bois pour la nuit, même si la belle saison approche certaines nuits sont encore fraîches. L'idée du repas qu'on allait faire me réconforta et j’avançais d'un bon pas. Rendu à seulement quelques encablures du camps mon pied se prit dans une racine, en plus de faire tomber encore une fois le bois que j'avais déjà du mal à porter je finis ma chute sur un buisson de baies.

"Et voilà, des vêtements tout neuf déjà taché, enfin seulement le pantalon mais ce n’est pas spécialement bien placé... Elle va passer le reste de la soirée à faire des plaisanteries la dessus, c'est certain. Cette fois c'est la dernière fois, la prochaine fois c'est elle qui va chercher le bois !"

Je disais la même chose à chaque fois, je savais déjà que la prochaine fois j'irais à nouveau chercher le bois.
La fin du retour, aussi courte fut elle, se passa, comme par miracle, sans encombres. Je me rendis compte assez vite que Yualë n'étais pas seule, elle parlait d'une ton amical et très respectueux, je savais donc qu'il s'agissait d'une visite amicale, je n’aurais pas besoin de jeter encore le bois par terre...

Arrivant au feu de camp je vis Yualë avec une humaine et un elfe. Je ne connaissais ni l'un ni l'autre, surement devait il s'agir des personnes que nous attendions. J'espérais que tout se passerait bien pour nous. Déposant les bûches non loin du feu je pris alors la parole.

"Bonsoir à tout deux, je crois que nous ne nous connaissons pas encore, mais Yualë m'a souvent parlé de vous. C'est un plaisir de vous rencontrer enfin, je suppose qu'elle vous a déjà fait part de son souhait de joindre votre guilde. Je serais très direct, je souhaiterai moi aussi vous rejoindre. Je ne peux pas la laisser seule, elle se perdrait au bout d'une heure si je ne suis pas avec elle... faut que je veille sur elle."

Dis-je en lui adressant un grand sourire narquois.

"Plus sérieusement, j'en ai longuement discutée avec elle et j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer et discuter avec deux personnes de votre guilde qui sont venu à notre secours alors qu'on aller devenir fou à cause d'une tortue... c'est pire que les lapins."

Dis-je tout bas en repensant à ma mésaventure.

"Bref, de cette discussion est ressortie que nous nous reconnaissons dans les valeurs que vous prônez, par l'ambiance qui se dégage de votre guilde. Toutes ces choses qui font que nous avons décidé de vous demander si nous pouvions vous rejoindre. Je n'aime pas vraiment parler de moi, mais je promets de faire un effort pour vous laisser me découvrir, et je répondrai à toutes les questions qu'il m'est possible de répondre."



[HRP] Bon voilà je ne suis pas un grand habitué de l'écriture (même si je n'ai pas en général de difficulté pour ça), donc je m’excuse d'avance si ce n'est pas de très bonne qualité ^^
Sinon plus personnellement j'ai 26 ans et je suis le chéri de Yualë. Actuellement je travaille en attendant de pouvoir reprendre mes études d'informatique dès que c'est possible. Je suis en général présent en jeu en même temps que Yualë et quelque fois quand elle n'est vu que je suis plus disponible qu'elle en ce moment (vacance!).
Sinon heu bah... je ne sais pas trop. Ah si ! Je ne suis pas un bavard (enfin à part pour dire des conneries il parait, mais je ne suis pas d'accord avec ça !), donc faut pas hésiter à venir me parler si je dis rien, ce n'est pas que je ne veux pas parler.

Je signale au passage que de façon générale mon personnage principal est Aghamyr mais je ne le joue pas en ce moment, ni même depuis un bon moment donc j'ai préféré mettre le pseudo qui me sert sur le forum ^^

Oui et aussi je n'ai pas fait un sujet séparé mais si vous voulez que ce soit le cas, pour la forme, j'en referai un sans soucis.[/HRP]

Camellya observe attentivement le porteur de bois qui vient d’arriver.

Ah, c'est donc lui, Arlienon. Des runes, je vois. Un peu maladroit, mais visiblement charmant.

« Venez donc vous réchauffer et vous reposer auprès du feu. »

Elle lui indique de la main une place en face d'elle.

« Personne ne vous forcera à parler, ne vous inquiétez pas. Nous en disons parfois plus long en silence qu'avec des mots. Je crois que vous avez fait tous les deux un long chemin, nous sommes là pour parcourir avec vous la route qui se poursuit à perte de vue. »

Elle sort une seconde lettre de recommandations, elle avait tout préparé.

« Pour vous. »

Je prends les épices et m'occupe du lapin. Arlienon est décidément toujours le même, quoi qu'il arrive, c'est un spécialiste pour râler ou se faire remarquer. Après avoir embroché le lapin et posé celui-ci au-dessus du feu, je constate que le pantalon de mon compagnon de route est tâché.

Quelle belle demande auprès de Dame Camellya, je constate que cela t'émeut au plus haut point.

Je me tourne vers Dame Camellya.

Ne vous inquiétez pas, je le tiendrai en laisse si besoin la prochaine fois pour qu'il évite de vous sauter dessus.

Ah, que ce voyage serait triste sans Arlienon et sa maladresse naturelle, ce serait dur de n'avoir personne à taquiner. Sur ces pensées, je souris tendrement malgré ma précédente remarque.